Biophysique versus biochimie
La biochimie est la discipline scientifique qui étudie les réactions chimiques ayant lieu au sein des organismes vivants. Les réactions chimiques contribuant à un phénomène biologique sont étudiées jusqu’au niveau des atomes composant les molécules. En décomposant un phénomène jusqu’à son niveau le plus infime, on espère obtenir une compréhension des processus de la vie au plus haut niveau, p. ex. des cellules, des organes voire même des organismes dans leur ensemble. La biochimie s’est taillée une place plus ou moins monopolistique dans la recherche biologique et médicale en raison des produits pharmaceutiques qui en sont le produit. Dans l’opinion publique, domine l’idée que la biochimie est la discipline scientifique unique permettant la compréhension du vivant et que la science pharmaceutique applique les résultats qu’elle a obtenus.
Au sein des cellules des organismes vivants, se produisent effectivement un nombre vertigineux de réactions chimiques, autrement dit biochimiques, p.ex. la digestion cellulaire. Il faut s’imaginer la cellule comme une sorte de sac rempli d’eau dans lequel les substances dissoutes provoquent les réactions nécessaires. Les partenaires de la réaction se rencontreraient au hasard sous l’action de l’agitation thermique. On appelle ce processus de mouvement la diffusion; la rencontre des partenaires de la réaction serait donc guidée par le hasard.
Les recherches de ces dernières décennies mettent de plus en plus en évidence que ce modèle n’est pas totalement exact. De nombreux phénomènes montrent que les actions des cellules sont beaucoup plus ciblées que la diffusion seule ne permet de rendre compte. Par exemple, le transfert des électrons à l’intérieur de la chaîne respiratoire localisée dans la membrane interne des mitochondries ou le fonctionnement par mouvements dirigés de ce que l’on appelle les moteurs de moléculaires qui reproduisent à grande vitesse le même schéma de mouvements se comportant ainsi plus comme des moteurs effectuant un travail mécanique que comme des molécules chimiques. Certes, la diffusion n'est pas remise en question. En raison de lois physico-chimiques, elle ne peut pas être ignorée et a son rôle à jouer mais elle n’est pas le principe central essentiel à la survie des cellules.
Il devient de plus en plus évident qu’au sein d’une cellule, beaucoup plus de travail de coordination et de coopération a lieu que la diffusion seule ne suffit à expliquer. Il y a quelques décennies, le célèbre professeur Lehninger déclarait déjà dans son manuel de biochimie:
Nous sommes encore loin de savoir pourquoi la chymotrypsine est un catalyseur 1 000 000 000 fois plus efficace que ne permettra jamais de l’expliquer le modèle organique.
De même, il y a une dizaine d’années, l’université d’Amsterdam publiait sur son site Internet
Alors que notre connaissance des gènes et des protéines est déjà bien avancée, la question suivante reste toujours sans réponse: Comment coopèrent les gènes, les protéines et les autres molécules pour assurer le fonctionnement de la cellule? Ce n’est pas dans la connaissance des différents composants qu’il faut chercher la réponse. Au contraire, le savoir-faire cellulaire résulte de la collaboration de nombreux composants.
Quel mécanisme peut entraîner une telle collaboration? Le meilleur candidat semble ici être le champ électromagnétique. D’une part, nous savons aujourd’hui par les progrès techniques actuels que d’énormes quantités de données peuvent être transportées rapidement par de très faibles signaux électromagnétiques (câbles en fibre de verre, W-LAN, Bluetooth, etc.). La Nature utilise aussi probablement le potentiel des ondes électromagnétiques de manière encore plus efficace dans nos cellules. D’autre part, les ondes électromagnétiques ne sont pas une chimère pour la biologie; au contraire, les ondes cérébrales mesurées par électroencéphalogramme sont des ondes électromagnétiques. Bien que nous soyons capables de les interpréter, nous ne connaissons ni leur mode de création ni leur fonction. Il est au moins clair que grâce aux ondes électromagnétiques du cerveau, différentes zones cellulaires parviennent à collaborer et à coopérer entre elles.
En raison de tous ces faits et développements, la recherche cellulaire se déplace de plus en plus de la biochimie vers la biophysique. Dans le monde entier, de nombreux groupes de scientifiques orientent leurs recherches sur, par exemple, l’interaction entre les champs électromagnétiques et les cellules ou des organismes dans leur ensemble. Aux E.-U., le National Cancer Institute a lancé en 2010 une initiative incitant à prendre plus en compte les approches de la physique dans la recherche contre le cancer. Dans ce but, 12 groupes de recherche appelés «Physical Sciences-Oncology Centers» subventionnés travaillent actuellement sur ces nouveaux aspects.
Sur la base de ces nouveaux développements, il est tout à fait logique que de nouveaux concepts tels que la VitalfeldTechnologie et ses modes de traitement reposant sur une approche biophysique voient le jour. Sur le plan scientifique, ces nouveaux concepts ont autant de valeur que les modèles biochimiques classiques.